Le secteur du verre représente 3% des émissions de GES de l’industrie française, pour un total de 2,7 MtCO2 d’émissions directes en 2019. Ces émissions sont dues principalement à une forte demande de chaleur assurée par la combustion de gaz naturel (8,8 TWh/an) et de fioul (1,5 TWh/an) : en 2017, le secteur verrier représentait 3 % de l’énergie thermique et 2 % de l’énergie électrique consommées par l’industrie soit un total de l’ordre de 12 TWh/an.
Le CO2 représente 95 % des émissions de gaz à effet de serre du secteur du verre. Il est principalement relâché lors de la combustion du gaz naturel mais également par décarbonatation de certaines des matières premières pour le verre sodocalcique, à hauteur de 20% des émissions du secteur
Pour répondre aux objectifs de la la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC), la filière mobilise plusieurs leviers, certaines actions étant déjà engagées ou la continuité d’actions existantes.
Le recyclage du verre consiste à utiliser le verre collecté pour produire de nouveaux articles en verre.
Le calcin, verre trié issue de la collecte en vue du recyclage, permet d’économiser les énergies de réactions chimiques nécessaires à l’obtention du verre et également de diminuer la quantité de matières premières carbonatées utilisées : au résultat, 10% de calcin permet de réduire la consommation d’énergie du four de 2.5-3% et de 10% les émissions CO2 de process. Ceci représente au total pour 1 tonne de calcin recyclé, 0.3 tCO2 évités sur le site verrier, ainsi que 0.2 tCO2 évités en amont des sites verriers.
Certains fours de verre d’emballage incorporent d’ores et déjà 90% de calcin dans le cas du verre coloré. L’incorporation de davantage de calcin dans l’ensemble des fours impose de poursuivre les efforts de démélange lors du traitement du verre afin d’orienter le verre blanc vers les fours de verre blanc.
L’utilisation de calcin permet en outre de réduire les besoins en matières premières vierges (1,2t de matières premières vierges évitées par tonne de calcin).
L’objectif est d’augmenter la part de verre recyclé pour l’ensemble des secteurs verriers dont la production de verre plat.
Plusieurs leviers d’efficacité énergétique sont déployables en fonction des spécificités des sites et des installations : préchauffage de la charge, récupération de la chaleur fatale, reconstruction du four et isolants performants, technologie oxy-combustion, optimisation du design des fours (par la modélisation notamment), optimisation de la conduite des fours, etc.
La substitution des combustibles fossiles est un levier important de la décarbonation du secteux, ceux-ci étant à l’origine d’environ 80% des émissions des sites verriers. Le mix énergétique de la filière comporte aujourd’hui 20% d’électricité. Cette moyenne recouvre des situations très diverses avec des fours 100% électriques (pour la production de laine de verre par exemple) et des fours avec un faible boosting électrique. A ce stade il n’existe pas de technologie permettant d’électrifier l’ensemble des procédés verriers du fait de la grande diversité de nos activités. Plusieurs projets sont en cours au sein des entreprises verrières françaises pour développer des projets d’électrification que ce soit des fours 100% électriques ou des fours mixtes (gaz/électricité) avec une plus grande part d’électricité.
La substitution des fours actuels par ce nouveau type de four permettrait de réduire de 50% les émissions des sites concernés. Les premières installations de fours 100% électriques pour de nouveaux secteurs verriers en France sont annoncées pour 2024. Les données 2020 montrent une hausse de la part de l’électricité dans le mix énergétique verrier qui s’établit à 23%.
Le recours au biogaz et à l’hydrogène en substitution des énergies utilisées est à l’étude. Le recours au biométhane étant relativement simple, nos équipements ne nécessitant que peu de modification.